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1Monsieur, je vous remercie bien humblement de l’honneur et faveur
2qu’il vous a pleu me fère par vostre letre du Xe du présent
3par laquelle j’ay veu et cognu des affères du present, ce que
4plus j’en désiroys et croy que cela est non seulement de
5la chretienté, mès particulierement de notre France. J’ay aussi
6entendu par celle que m’a escript mon beau-frère, novelles de
7vostre bone santé, dont j’ay receu autant de contentement que
8extreme déplaisir de la maladie de monsieur le président
9Truchon, mesmes que monsieur de Serrin, mon beau-filz, m’avoyt
10adverti qu’il estoyt guéry. Quant au faict de la justice,
11j’ay estimé qu’estant notre compaignie si bien remplie, il n’y
12adviendra aulcune faulte et soubz ceste opinion à se, avec
13bon congé, me suys retiré en ce lieu tant pour le repos d’espérer
14santé de ma personne, que conduite de mes petitz affères
15assés mal ordonés pour m’en estre absenté environ troys années
16sans y vaquer ung seul jour, bien résolu toutesfoys, si la
17nécessité le commande et j’en ay rechargé (à ceiles venant)
18de vostre part, obéir à vostre mandement comme feray
19toute ma vie, à ce qu’il vous plaira commander et d’aussy
20bon ceur que je veys prier le Créateur
21Monsieur, vous doner en santé heureuse et longue vie . De
22vostre hermitaige de Mélardron, ce XIIIe de julhet 1572.
23Votre très humble et très obéissant serviteur
24G. deportes
25Les compagnies sont de grande charge à ce
26païs et nous mettent en grande nécessité
27de vivres